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  • Photo du rédacteurPatricia Jaïs

Hindouhisme et crémation à Bali - Rite funéraire


Prisonnière de la chair, l'âme n'en sera libérée que par le feu, qui hâte le retour du corps à la poussière originelle. A Bali, la crémation est une fête fastueuse, et joyeuse. L'île de Bali est la seule de l'ensemble indonésien qui conjugue la religion hindoue avec un culte plus populaire, dit animiste. L'univers religieux balinais est touffu, insaisissable. Du lever au coucher du soleil, le Balinais ne cesse de faire des offrandes aux forces qui gouvernent le monde, afin de le maintenir en harmonie et en équilibre.



Les funérailles

Les Védas sont des textes sanscrits, écrits probablement vers -1000. La mort est la rupture de l'homme d'avec le monde médian, celui de l'existence humaine, en vue d'une accession au monde supérieur, celui de l'entité spirituelle, tandis que la naissance est la réincarnation d'une âme descendue de ce monde supérieur. Mort et naissance sont donc des passages d'un niveau de l'ordre cosmique à un autre, et les rites qui les accompagnent veillent à ce que cette mutation s'accomplisse simplement.


Quand on décide d'une crémation à Bali, la mort a déjà fait son œuvre, parfois depuis longtemps déjà. Car cette fête représente une dépense tellement exceptionnelle qu'une seule famille ne peut y pourvoir seule. Aussi attend-on plusieurs décès pour grouper les cérémonies. Jusque dans le cadre de la communauté villageoise, la dépense reste hors de proportion avec les revenus du village. Mais il importe que les dieux soient satisfaits - c'est-à-dire repus d'offrandes et de fêtes - si l'on veut ménager à l'âme que le feu va libérer un retour propice dans une autre enveloppe charnelle. En attendant la date favorable à la crémation, le corps est dans un premier temps inhumé. Il se passera parfois plusieurs années avant qu'il ne soit exhumé pour être brûlé.


Lors de cette inhumation, le corps est soigneusement lavé afin de purifier les sens du mort, en vue d'une prochaine réincarnation plus belle, plus forte. Puisque le mort est momentanément confié à la terre, on adresse des offrandes aux forces du bas afin qu'elles le protègent dans cet intermède.

On plante un bambou sur la tombe au niveau de la tête, pour permettre la circulation de l'esprit. Celui-ci continue d'errer dans le monde médian des humains, et, pour peu que l'y invitent des forces néfastes, il peut venir troubler les vivants. Aussi accomplit-on certains rites de rappels de l'âme à la maison, pour la rassurer. Mais tant que le corps ne sera pas revenu à la terre - c'est-à-dire en poussière - l'esprit s'en trouvera prisonnier. Aussi faut-il hâter sa destruction par le feu. Le jour venu de la crémation, on l'exhume donc. Les porteurs de litière qui ramènent le corps à la maison mortuaire auront soin d'égarer l'âme dans le dédale des venelles du village, afin qu'elle ne soit pas tentée de retrouver le chemin de son ancienne existence.

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