Le vent d'automne disperse les feuilles mortes - Conte Zen, Japon
Dernière mise à jour : 11 déc. 2023
Un jeune homme aimait une riche jeune fille. Deux ans durant, il lui écrivait tous les jours, mais n'obtint jamais de réponse. Alors, il devint moine, et se retira dans un ermitage de la montagne.
Un jour, quelques années plus tard, il la voit arriver en son lieu de retraite. S'agenouillant devant lui, elle dit:
"Je me suis trompée. A présent j'ai compris votre amour, me voilà je suis à vous."
Mais il répond : "Il est trop tard. A présent, je suis moine, j'ai coupé mon amour pour vous. Partez !"
Quelques jours plus tard , il descend dans la vallée quémander de la nourriture au village. Les habitants ne parlent que de la dernière nouvelle
- on a trouvé une très belle jeune femme au visage noble, aux riches vêtements, morte dans la rivière : "c'est sûrement une histoire d'amour qui a mal fini." Les villageois l'ont enterrée à l'écart en ce lieu qu'ils appellent "la tombe de l'amour". Le moine comprend , se rend sur la tombe.
Et là, il chante ce poème :
Quand vous êtes venue à la porte de mon ermitage
Les feuilles mortes de l'automne
Gisaient, rouges, sur le sol.
Après votre départ, le vent de l'automne
Les a dispersés.
Tout est impermanent et
Mon pauvre ermitage vaut mieux qu'un palais.
Pourquoi nos deux destinées n'ont-elles pu se rejoindre ?
Avant je souffrais
Et vous étiez paisible
Maintenant je suis entré dans la voie de la sérénité
Et vous souffrez.
Toutes ces années ont passé comme un rêve.
Quand nous mourons
Personne ne nous suit dans le cercueil.
Il ne reste rien de nos illusions
Souffrir ne servait donc à rien, ni s'affliger
Maintenant vous êtes morte.
Alors comme moi écoutez simplement
Le vent qui murmure dans les branches de pin.
Satori éternel.
Extrait du livre "Le bol et le bâton"
120 contes zen transmis par Maître Taisen Deshimaru
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